ANECDOTES ARTISTIQUES #9
STUDIO PHOTOGRAPHIQUE À L'OLYMPIA
PATRICK ULLMANN.
Tout récemment, je suis invitée à dîner par mon excellent ami Charles Morel dans son lieu de vie et de travail poétique et inspiré derrière l’église Saint-Sulpice. Spécialiste du droit d’auteur, membre d’un collectif de Street Art parisien dont il a collé les œuvres jusqu’à Tokyo ou New-York, il est avant toute chose ami des artistes et des arts. Chaque visite est une découverte et ses week-ends l’occasion de création de tableaux vivants avec sa famille, les enfants et amis comme ici, pour le dernier pique-nique dans le jardin au pied de son cabinet, inspiré du Déjeuner sur l’herbe de Manet. Bref, un vrai passionné.
Entre la salade et le dessert, je découvre à ma table, un monsieur timide, peu loquace. Il dit être photographe depuis près de soixante ans. Après avoir travaillé pour l’émission "Dans le vent" sur Europe 1 et photographié des groupes de pop anglo-saxonne, des vedettes de la chanson française, il installe son studio sous la scène même de l’Olympia à l’invitation de Bruno Coquatrix. Il ne quittera ce "sous-marin" qu’à sa démolition. Pendant plusieurs décennies, il a ainsi eu carte blanche et un accès privilégié à tous les artistes qui se sont produits dans cette salle mythique. Conteur merveilleux, il me parle de Léo Ferré, Aznavour, Barbara ou Claude Nougaro, dont il a été le confident et l’ami.
Il a été le témoin exceptionnel d’une grande époque de la chanson française. Nous nous revoyons quelques jours plus tard pour découvrir son travail.
Le nombre d’artistes photographiés est impressionnant. Défilent devant moi les visages d’Aznavour, Brassens, Barbara, Cesaria Evora, Nougaro, Claude François, Dalida, Christophe, Jerry Lewis, Devos, Reggiani, Montand…
Je réalise avec regret que la taille de ma galerie ne me permettra pas de tout exposer. Qui alors ? La MEP, La Cité de la Musique ?
Le confinement et la crainte de la contamination coupent court à tous les essais d’une production de ce projet.
L’espoir fait vivre, je suis persuadée d'arriver à trouver un bon moyen de montrer ces précieuses images au grand public….avec d'autres anecdotes que Patrick Ullman doit très certainement connaître !
À samedi prochain
Basia Embiricos