© Nisa
"L’ART DE PRÉDIRE”
Présages visuels & pratiques divinatoires
Avec Nisa - Elisabeth de Senneville - Clara Tissot - Jean Merhi - Sandytatoo
EXPOSITION
24.05 - 01.06.2025
PRÉDICTIONS PAR LES ARTISTES
SAMEDI 31.05 et DIMANCHE 01.06
14H À 18H
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Et si les artistes étaient nos nouveaux oracles ? Dans un monde saturé d’angoisses et d’incertitudes, ils réinterprètent des gestes ancestraux pour interroger l’avenir. À la Galerie Basia Embiricos, cinq créateurs aux langages singuliers explorent la divination comme outil de création et dessinent des prophéties sensibles, aussi personnelles qu’universelles. À la croisée de l’art et de la prémonition, l’exposition L’Art de prédire introduit la divination non pas comme une crainte occulte, mais comme une intuition vers demain, où l’art devine pour mieux espérer.
À travers les siècles et les civilisations, l’humanité n’a cessé de chercher à percer les mystères du temps à venir. Individuelles ou collectives, rationnelles ou irrationnelles, les tentatives de prédiction se sont multipliées, malgré les injonctions religieuses et les progrès scientifiques qui ont relégué les pratiques divinatoires au rang de superstitions occultes. Pourtant, leur persistance, et surtout leur réinvention dans la création contemporaine, témoigne d’un ancrage profond, voire d’une renaissance, dans un contexte incertain.
Dans un monde traversé par des angoisses globales, aussi bien environnementales que politiques, le désir de comprendre et de maîtriser le futur s’érige en urgence. Jamais la sensation d’accélération de la marche du temps, ni le sentiment d’incertitude, n’ont été aussi forts. Ainsi, les pratiques anciennes trouvent de nouveaux échos dans l’art, tandis que la production artistique se fait elle-même médium de prédiction.
Si, en 1889, dans un essai, Oscar Wilde affirmait que « la vie imite l’art », c’est sans doute parce que la production artistique a souvent préfiguré des réalités futures. Par exemple, au tournant du XXe siècle, les avant-gardes russes ont rompu avec la représentation figurative et, d’une certaine manière, par un bouleversement esthétique, ont annoncé les bouleversements politiques à venir. On peut aussi citer les pionniers de l’art numérique qui, dans les années 1960-1970, ont anticipé, par l’expérimentation de dispositifs interactifs en réseau, les futurs enjeux de la communication numérique.
Du samedi 24 mai au dimanche 1er juin, avec l’exposition L’Art de prédire, la Galerie Basia Embiricos vous invite à découvrir de telles prémonitions en allant à la rencontre d’artistes qui ont pratiqué, exploré ou réinterprété les pratiques divinatoires. À la croisée entre expérience de prédiction et présentation artistique, l’exposition interroge la manière dont les artistes contemporains se saisissent de la divination non seulement comme d’un outil, mais aussi comme d’un mode de pensée et d’un médium de création. Il s’agit d’introduire, par la divination et l’art, une forme d’espérance et d’empathie.
Les samedi 31 mai et dimanche 1er juin, de 14h à 18h, les artistes investiront la galerie pour proposer des séances de divination. Lectures de tarots, oracles visuels ou gestes intuitifs : chaque artiste mobilisera sa propre pratique pour offrir un aperçu de l’avenir. En échange de 20 euros, ils prédiront votre futur, dans une ambiance conviviale, propice à l’échange et à la projection sensible.
Théophile Le Strat
PRÉSENTES LE SAMEDI 31 MAI 2025
NISA
A travers ses sculptures en bronze réalisées selon la technique de la cire perdue, Nisa propose une vision inquiète, presque angoissante, du futur de l’humanité. Ses sculptures, souvent peuplées de figures miniatures, évoquent des processions humaines qui, selon ses mots, incarnent « une espèce plus qu’un individu ». La singularité de chaque personnage s’efface auprofit d’une représentation d’une humanité compacte qui semble absorbé par la force tellurique, presque inéluctable, de son environnement. Entre l’archaïsme du matériau et puissance évocatrice de la forme, ses sculptures dessinent une prophétie organique ou l’humanité sembler etourner à la terre dont il est issu. Les mondes de bronze de Nisa s’érigent comme des espaces de rencontre entre un passé perdu et un futur effondré, quand les Hommes, aux formes inachevées, seront revenus à l’état de poussière.
ELISABETH DE SENNEVILLE
Élisabeth de Senneville est une figure pionnière de la mode prospective, à la croisée de l’innovation textile et de l’intuition artistique. Depuis les années 1980, elle s’est imposée par des vêtements futuristes et des imprimés visionnaires, faisant entrer la technologie dans l’univers du vêtement. Photovoltaïque, fibres optiques tissées, textiles photoluminescents, anti-magnétiques ou anti-pollution : ses créations anticipent, dès leurs débuts, les enjeux écologiques et technologiques qui préoccupent aujourd’hui la société. Au-delà de l’innovation, son œuvre est habitée par une sensibilité rare et marquée par des expériences personnelles. Lectures de pensée, rêves prémonitoires, création de ses propres tarots, chez elle, l’intuition devient moteur de création. Mode et divination s’entrelacent, donnant naissance à une pratique singulière où chaque vêtement devient une projection sensible du futur
SANDYTATOO
À la croisée de l’art corporel, de l’intuition et de l’écriture Sandytatoo cultive une pratique singulière où le visible et l’imaginaire ne cessent de dialoguer. Se décrivant aussi bien tatoueuse de la peau que de l’âme, elle conçoit chaque création comme un acte rituel, un geste réparateur guidé par l’écoute subtile des énergies. Elle est également l’autrice de Messages de l’au-delà (2023), ainsi que de L’Oracle de Vinci – Codex Divinatio, un jeu de cartes divinatoires conçu en collaboration avec la maison Voglio Bene. Inspiré du génie créatif de Léonard de Vinci, ce jeu apparaît comme un outil de clairvoyance. Elle a également imaginé Amour, dis-moi que tu m’aimes, un agenda spirituel introspectif toujours illustré par Voglio Bene. Durant le week-end de clôture de L’Art de prédire, Sandytatoo proposera des séances de tirage et de lecture personnalisée, à la fois sensibles et inspirantes.
PRÉSENTS LE DIMANCHE 1 JUIN 2025
CLARA TISSOT
Née en 1993 à Paris, Clara Tissot est une artiste plasticienne nourrie, dès l’enfance, par un riche environnement artistique. Élevée au coeur du Marais, elle grandit tout près de l’ancien atelier de Paul Cézanne, entre les toiles de son père peintre et les bijoux de sa mère. À quinze ans, sa découverte du Tarot de Marseille s’impose comme une véritable révélation. À travers les figures de ce jeu ancien, elle perçoit un monde d’images porteur de sens et un langage aussi mystique qu’universel. De cette passion naît, en 2020, La Voie de la Sagesse, une série monumentale de 22 œuvres inspirées des arcanes majeurs du tarot, accompagnée d’un jeu de cartes. Dans La Voie de la Sagesse, Clara Tissot réinterprète les figures du tarot comme autant d’allégories modernes et vibrantes, avec pour idée fondatrice de faire vibrer le message de chaque carte à travers la matière et la lumière. Chaque arcane est rehaussé de perles, pierres semi-précieuses, cristaux, étoffes et matériaux détournés afin de créer un imaginaire personnel et poétique. Les œuvres deviennent de véritables objets d’art, à la croisée des arts visuels, de l’artisanat textile et ornemental, et de la pratique divinatoire.
JEAN MEHRI
Jean Mehri, photographe franco-libanais, développe une œuvre marquée par la mémoire, la résilience et les signes d’un avenirin certain. Initié très jeune à la photographie dans un Liban déchiré par la guerre civile, il capte, à travers ces portraits, la lumière fragile d’une espérance. Avec la série Marc du Café, donnée en partie à l’Institut du Monde Arabe, il interroge les liens entre arts et divination. Inspirée par la “cafédomancie”, pratique divinatoires qui consiste à interpréter les traces de marc, son travail s’inscrit dans une interdépendance entre avec d’une part, la pratique divinatoire comme médium artistique et d’autre part, l’œuvre comme support de prédiction. La matière agit comme un oracle visuel et fait écho à l’engagement plus large de l’artiste qui, par ses productions, capture les incertitudes politiques et sociales du monde contemporain, entre tensions sociales, déracinement et espoirs tenaces.