“LES FLASHS D’ANNE”
ANNE DAY
VERNISSAGE
JEUDI 13 NOVEMBRE 2025 - 18H À 21H
EXPOSITION
13.11.2025 - 29.11.2025
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Lorsque sa maison brûle en 2013, emportant avec elle des décennies de souvenirs, Anne Day découvre dans les décombres un fragment intact de son passé. Parmi les ruines, les quelques classeurs rescapés contenant ses archives photographiques d’avant l’ère numérique, font renaître une mémoire enfouie. Le feu « éditeur capricieux » ramène l’artiste à son histoire personnelle où réapparaissent les figures d’Orson Welles, d’Hervé Guibert et de sa grand-mère, autant de présences survivantes incarnées dans ces vestiges artistiques.
Photojournaliste reconnue, Anne Day livre une œuvre profondément introspective et un véritable récit de survivance. Peut-être qu’Hervé Guibert percevait déjà, dans son article « Les Flashs d’Anne », ce dialogue entre l’instant saisi et le temps effacé, entre la lumière et les cendres. En exposant ces images sauvées des flammes, Anne Day redonne forme à la disparition et fait de la photographie à la fois une trace, une preuve et un acte de mémoire.
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En 2013, un incendie ravage la maison d’Anne Day, emportant avec lui son amie Maria, ses animaux, et des décennies de vie et de travail. Au milieu des décombres, dans un petit placard miraculeusement épargné aux flammes, quelques classeurs protègent ses archives photographiques réalisées entre les années 1970 et 2003. Parmi ces négatifs et tirages partiellement brûlés, réapparaissent les visages familiers de sa grand-mère ou d’Hervé Guibert et, avec eux, tout une mémoire intime et artistique. De cette perte tragique naît alors un geste de renaissance et qui, par la revisite de ses images altérées, permet à l’artiste de se confronter au temps, aux souvenirs effacés, à la disparition et à la question de la sauvegarde.
Photojournaliste reconnue, collaboratrice de TIME, du New York Times, de Vogue ou encore du Monde, Anne Day a longtemps parcouru le monde pour saisir l’évènement, capter l’instant présent. Toutefois, derrière l’œil documentaire affleure depuis toujours une sensibilité introspective nourrie par l’expérience du deuil et de la survivance. Les Flashs d’Anne est à la fois une rétrospective et un récit de construction dont les images oscillent entre mémoire personnelle et collective, entre traces du passé et fragments d’une vie à recomposer.
La figure d’Hervé Guibert traverse l’exposition comme un fil incandescent. Ami proche de l’artiste, il fut l’un des premiers à reconnaître la singularité de son regard dans son article éponyme paru en 1981 dans Le Monde. Une correspondance intellectuelle et affective qui ressurgit ici à travers les portraits et les fragments exhumés des cendres qui témoignent d’une amitié féconde où la photographie devient langage partagé.
En exposant des œuvres porteuses de mémoire, Anne Day, à la manière de Roland Barthes, interroge la photographie dans son essence, non comme simple document mais comme témoin d’un « ça-a-été ». De la noirceur du charbon à la lumière des images rescapées, Les Flashs d’Anne tisse une méditation poignante sur la perte, la résilience et la persistance aussi bien du souvenir et de l’image comme empreinte du vivant.